Claude Maréchal, notre frère
Une chance de l’avoir rencontré, de l’avoir connu, côtoyé. Une chance insigne. Beaucoup d’entre nous ont eu cette chance, ou plutôt cette grâce. Le Père Claude (et le mot de Père prenait souvent avec lui sa signification première quand on était suffisamment jeune) nous aura marqués par sa stature, sa hauteur, sa vivacité, son activité foisonnante.
Évidemment il y avait d’abord son apparence physique qui semblait en imposer, pas très longtemps d’ailleurs, juste le temps de s’apercevoir qu’il ne se plaçait jamais en surplomb, qu’il ne voulait user d’aucune supériorité. Au fil des années et des ennuis de santé, le poids de l’âge l’avait voûté et entravé dans ses mouvements, lui qui avait toujours besoin d’aller vers d’autres rivages, d’autres visages. Il fallait le voir cet été, à Lourdes, participer au 150ème pèlerinage, appuyé sur ses deux cannes, arpenter l’esplanade et aller à la rencontre des uns et des autres : pour beaucoup d’entre nous ce sera la dernière vision que nous aurons de lui.
Mais ce sont surtout sa stature intellectuelle et sa hauteur spirituelle qui nous auront imprimés, gravés, imprégnés. Il avait cette avidité, cette curiosité, cette gourmandise de l’échange, de l’approfondissement, de la communion tant sur le plan des idées que sur ceux de la méditation et de la prière. D’où son investissement dans l’UEA par exemple, mais aussi dans divers groupes de réflexion (je me souviens d’un travail sur le Credo de la messe qui m’a enrichi, passionné et a modifié ma perception de cette prière).
Impossible de ne pas évoquer ici un autre de ses engagements importants : il est un des pionniers à l’Assomption du développement de la relation avec les laïcs, un de ceux qui ont œuvré à l’émergence de l’Alliance, depuis les différentes positions qu’il a occupées dans la congrégation.
Enfin Claude était un homme profondément fraternel ; la médisance n’existait pas chez lui et il était d’une profonde bienveillance, même lorsque les circonstances l’affectaient en le contrariant ou qu’il devait accepter des décisions douloureuses pour lui. Beaucoup ont trouvé chez lui l’écoute et l’accueil dont ils avaient besoin à un moment donné.
Oui nous avons eu cette chance de le connaître et, comme chrétiens, nous pouvons rendre grâce en priant pour lui. Avec cette conviction, soudée à notre espérance, qu’il reste présent même si nous parlons de lui au passé.
Jean-Michel Couturier
(Filleul de Claude)
Quelques dates :
– Naissance : 3 mai 1935
– Engagement religieux : 7 octobre 1954
– Ordination : 30 mars 1963
– Provincial de France de la congrégation de l’Assomption de 1984 à 1987
– Supérieur Général de la congrégation de l’Assomption de 1987 à 1999
– Maître des novices de 2005 à 2011
– Décès : 28 octobre 2023
Voici le film de la cérémonie de ses obsèques, le 3 novembre à Albertville (73) :